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LEC | À l'aube de la saison, quels attentes pour l'Europe ?

  • nyronigon
  • 26 mars
  • 7 min de lecture

Temps de lecture : 7 min.

Après une semaine de battement à la suite de la finale du First Stand, la ligue européenne de League of Legends, ou LEC, revient pour la saison de printemps ! Et si l’Europe n’a pas été couronnée, elle n’a pour autant pas été ridicule face aux quatre autres régions participantes. Toutefois, à l’approche de la compétition, il convient de faire un état des lieux des forces en présence et de mesurer l’impact potentiel des changements opérés durant l’entre-saison.


Le trophée du LEC, le championnat EMEA de League of Legends. (Kirill Bashkirov/Riot Games) in Esport - League of Legends : une « luxury tax » en LEC (Paul Arrivée/L'Equipe)
Le trophée du LEC, le championnat EMEA de League of Legends. (Kirill Bashkirov/Riot Games) in Esport - League of Legends : une « luxury tax » en LEC (Paul Arrivée/L'Equipe)

Karmine Corp : la puissance dominante

          Si la victoire de la Karmine fut une surprise pour les amateurs de la scène (au détriment des fans du Blue Wall), elle n’en reste pas moins une démonstration pour l’entièreté de l’Europe. Et cette victoire ne fut pas le fruit du hasard comme le démontre leur prestation sur la scène internationale puisque parvenant à arracher un point aux insurmontables Sud-Coréens d’HLE, région habituellement dominante sur la scène internationale. En effet, Vladi n’a pas été ridicule contre son opposant, confirmant son statut de meilleur midlaner de l’Europe. Il est possible de dire la même chose de Canna, toplaner de la Karmine, qui a tenu tête aux vétérans venant de l’Est. Néanmoins, Kameto et les siens ne sont pas exempts de tout reproche. Si chacun des joueurs peut jouer n’importe quel style de jeu, il semblerait que leur jungler, Yike, et leur support, Targamas, soient cantonnés à un seul style. Faute d’avoir essayé en début de compétition, les coachs de la Karmine ne se sont plus risqués à innover. Avec si peu de repos, reste à savoir si l’équipe retrouvera sa grandeur qui a impressionné le monde entier.

Fnatic, G2 Esports, KOI, la course pour le trône

          Vieilles structures ayant déjà eu au moins un trophée dans son historique, elles doivent prouver qu’elles sont encore capables de chercher des titres.

En effet, après leur déconvenue contre la KC, G2 Esports doivent affirmer à nouveau leur statut de favori. En effet, ils n’ont pas laissé la meilleure impression. Avec Caps qui est passé complètement à côté de son match, Labrov qui est bon mais inconstant et Hans Sama qui a fait le minimum syndical pour remplir son rôle, G2 s’est complètement vautré. Pour les Samouraïs, surnom donné à l’équipe, il est important de rassurer et d’effacer leur déconvenue des mémoires.

          Après la victoire de la Karmine, Fnatic doit désormais défaire une nouvelle équipe pour espérer renouer avec la victoire. Après une traversée du désert de sept ans, et une succession d’itérations sans succès, cette année semble la plus fertile pour l’espoir. Les oranges et noirs peuvent compter sur le talent individuel de Razork qui, grâce à son style de jeu incisif, est sans conteste le meilleur joueur à son poste, ainsi que sur la constance de Elias « Upset » Lipp. Toutefois, l’arrivée de Mikyx ainsi que les prestations plus ou moins impressionnantes d’Humanoid n’ont pas convaincu. Néanmoins, le changement de format pourrait leur permettre de faire jouer l’expérience dans cette équipe pleine de vétéran.

          Du côté de KOI, le statut de favori est chancelant. S’ils ont convaincu durant la première partie de la saison d’Hiver, les éloges s’arrêtent à cette échéance. Pourtant, le talent et l’exécution ne sont plus des faits à prouver pour le vétéran espagnol Elyoya. Joueur ayant remporté le titre le plus prestigieux d’Europe, il semble néanmoins pris au piège dans une équipe qui était taillée pour lui. Pourtant, ceux l’entourant ne sont pas mauvais. Supa parvient par moments à surprendre les meilleurs joueurs à son rôle, de même pour Myrwn grâce à son style atypique. Néanmoins, les performances de Jojopyun, premier import nord-américain en Europe, sont en deçà des attentes espérées pour l’équipe madrilène. Quant à Alvaro, il est loin de son niveau affiché lors des Mondiaux 2024. Cette saison de Printemps est donc cruciale pour Ibai et son équipe, qui doivent justifier leur statut de rivaux naturels de la Karmine.

          BDS et Giantx, les challengers

          Mais la LEC ne se compose pas seulement de quatre équipes ! L’Europe se veut être une région compétitive possédant un riche vivier de talents, capables de rivaliser avec les plus grands. Cette faculté s’est démontrée par deux reprises durant la saison d’Hiver, notamment avec Giantx et BDS.

          D’abord, il faut s’arrêter un moment sur Giantx. Après une victoire franche sur l’équipe de G2 Esports, le coach de la structure a fait un commentaire rempli d’orgueil, actant qu’il « ne pensait pas que G2 irait aux Mondiaux cette année ». Si, à ce moment, le niveau affiché par la structure espagnole pouvait aller dans son sens, sa déclaration s’est retournée contre lui lorsqu’ils ont dû à nouveau faire face à un G2 beaucoup plus dominant que lors de leur première rencontre. Ce qui est intéressant à noter, c’est le niveau de Jackies, midlaner de Giantx, lors des deux matchs. Si son arrivée dans les hautes sphères de la compétition européenne a surpris plus d’un, il a su gagner le mérite de son rang. Néanmoins, il s’est affirmé dans un moment où le jeu était dans une tout autre configuration qu’aujourd’hui. S’il est parvenu à défaire une structure espagnole en début de reconstruction, la configuration moderne de League of Legends l’a rattrapé. Et ce n’est pas l’ensemble de l’équipe qui a rassuré par la suite. S’ils ont le niveau pour créer la surprise, la structure anglaise n’en reste pas moins un « underdog » dans une ligue aussi resserrée en termes de niveau de jeu. Peut-être que le changement qu’ils ont fait durant le milieu de saison dans la « jungle » pourrait y remédier, Ismaïl « ISMA » Boualem ayant par le passé démontré, à son rôle, un niveau de jeu digne des plus grands.

          Ensuite, il y a BDS, dont la saison a été diamétralement opposée à celle de Giantx. Forts de leurs récentes recrues, ils ont brillé durant la première moitié de saison par leur inconstance. Tantôt une équipe au niveau de Fnatic, tantôt une équipe au niveau de SK Gaming (on y reviendra), la structure genevoise a déçu bon nombre d’experts. Leur midlaner, Nuc, avait laissé la scène sur une bonne note l’année passée, rivalisant avec Caps et Humanoïd. S’il se hissait peu à peu au rang de deuxième meilleur midlaner de la ligue, son titre a été fortement contesté durant la saison d’Hiver. Sur la fin de son parcours, il semblait avoir retrouvé ce niveau que la scène lui connait. Mais avec un jungler inconstant, un rookie au poste de support qui doit encore faire ses marques, BDS doit encore travailler et polir ses joueurs pour espérer retrouver leur niveau d’antan.

          Vitality, SK Gaming, Team Heretics et Rogue : la Bataille pour le bat de classement

          Comme dans les ligues de Football, il y a ceux qui ont un niveau stratosphérique grâce à des talents qui n’ont plus rien à prouver, des challengers qui ont tout à prouver, et des perdants qui ne prouvent rien. Ce sont ces derniers qui suscitent l’intérêt, ayant opéré le plus de changements.

          Pour commencer, il y a Team Heretics. Structure remplie de jeunes joueurs, il ne semble pas que leur choix de joueur ait été motivé par un souci de développement, mais plutôt par un souci de cens. Pourtant, durant la saison d’Hiver, ces jeunes joueurs ont créer la surprise en tenant tête à des équipes tels que Fnatic, voire en les faisant chanceler comme ce fut le cas contre BDS. Néanmoins, il faut rester réaliste : cette équipe, étant encore jeune et inexpérimentée, n’a simplement pas le niveau pour ne serait-ce qu’espérer tutoyer le haut du classement.

          Toutefois, cette équipe est parvenue à battre SK Gaming par le passé. Et pour ces derniers, c’est une contre-performance qui était une surprise pour personne. Par le passé, la structure allemande avait déjà recruté JNX, sans résultat très probant. RKR avait aussi fait un passage en LEC sans marquer les souvenirs pour autant. Alors, si la rédemption était recherchée en Hiver, l’équipe des SK Gaming n’est pas parvenu à l’obtenir. Comme un aveu d’échec, ils ont décidé de se séparer de certains de leurs joueurs, comme ISMA (cité plus tôt) et Rahel. Ils ont été remplacés respectivement par Boukada, finaliste des récents EMEA Masters (équivalent de la division deux en football) et Keduii, vainqueur d’une édition précédente de cette même compétition. Ces changements pourraient soit signer leur rédemption, soit creuser leur tombe. Cette semaine pourrait donner des premiers éléments de réponse.

          Il est difficile de trouver du positif à dire sur Rogue. Après un mercato tardif qui s’explique par une envie de vendre leur place, la structure américaine est parvenue à bricoler une équipe qui, sur le papier, aurait pu faire des résultats. Néanmoins, la saison d’Hiver a tu les derniers espoirs de l’équipe. Mauvaise exécution, mauvaise synergie entre les joueurs, une absence totale de stratégie, c’est un mélange de ces facteurs qui expliquent le fiasco qu’a été cette équipe, le seul qui s’est un tant soit peu démarqué de ce marasme étant Adam, leur toplaner, qui, à l’avenir, pourrait trouver une meilleure structure, en Europe comme en Amérique du Nord.

          Mais s’il y a une équipe qui a vraiment contre-performé, c’est Team Vitality. Même problème que pour Rogue, l’équipe semble alléchante sur le papier. Elle a même su traduire cet espoir en performance pur durant la saison. Néanmoins, le résultat final a été une fois de plus une déception pour l’équipe des abeilles. L’ensemble de la structure semble avoir trouvé son bouc émissaire parfait : Hylissang. Oscillant entre génie et folie, ses récentes performances tendent davantage vers la folie. Bons nombres d’expert ont hurlé et hué le joueur bulgare, expliquant pourquoi il a été remercié. Toutefois, son remplacement n’a pas fait l’unanimité : c’est Nisqy, ancien midlaner, qui a pris sa place. Les changements de rôle ne sont pas une nouveauté pour le sport, mais ils restent néanmoins des paris risqués. Tantôt cela se traduit en réussite, comme ce fut le cas avec Perkz en 2019 et Ambition en 2015, tantôt en échec, comme avec Treatz et Bwipo en 2021. Team Vitality semble encore une fois lancer une pièce, jouant avec l’espoir des fans. À voir si, enfin, cela se traduira par une réussite.

          Conclusion

          En d’autres termes, cette saison s’annonce palpitante pour le haut de classement. La victoire de la Karmine a rebattu les cartes et a montré la voie pour faire tomber G2 Esports. Mais ces derniers sont revanchards et comptent bien récupérer leur titre. Le haut et le milieu de classement regorgent de talents pour jouer le titre et s’offrir un ticket pour la prochaine compétition internationale : le Mid-Season Invitational. Mais les places sont limitées ; chaque match compte. C’est pourquoi perdre contre une équipe du bas de classement serait catastrophique pour le top et un miracle pour le bas.

La saison commence dès samedi, à 14 heures, avec un match G2 contre KOI qui s’annonce explosif !

 

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